Les quelques dizaines de salariés qui occupent encore l’usine Jeannette liquidée en décembre 2013 ne se font plus guère d’illusion sur l’avenir du site.
La biscuiterie Jeannette est un nom qui parle aux normands : et pour cause, cette usine de madeleines avait été fondée en 1850 . Dans les années 1970, elle tournait à plein régime et employait alors 400 salariés. Les choses se sont progressivement gâtées. Après quatre dépôts de bilan (1997, 2001, 2009 et 2011), les comptes se sont de nouveau détériorés ces dernières années en raison d’une hausse des coûts de production.
Pour s’en sortir, la marque devait moderniser son usine. Elle n’a jamais pu trouver les financements. Dans ce contexte, le tribunal de commerce de Caen a liquidé l’entreprise fin 2013, une procédure qui n’enterrait toutefois pas encore l’activité et laissait la porte ouverte à d’éventuels repreneurs. Entre-temps, une vingtaine de salariés (sur les 37 restants) ont pris possession des lieux pour tenter, en se relayant, de conserver les équipements sur place et d’empêcher leur déménagement ou leur mise aux enchères.
Ces derniers mois, une lueur d’espoir s’est allumée en la personne de Georges Vianna, un homme d’affaires franco-portugais qui proposait un plan de reprise de 16 salariés et un transfert de la production à Pont-l’Évêque (Calvados). Mais ce projet n’a pas été soutenu financièrement.
Un porte-parole de la CGT, qui accuse les banques de ne « plus financer les PMI/PME en France » a affirmé que les salariés de Jeannette revendiquent aujourd’hui « le droit à l’outil industriel ».
Vendredi, le tribunal de commerce rendra sa décision définitive. Elle risque d’être amère pour les salariés caennais qui jugent aujourd’hui inéluctable la fermeture de l’usine.