Reconduite par Nicolas Sarkozy au Ministère de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde conservera très probablement son portefeuille jusqu’à la fin du mandat présidentiel, soit un bail total de cinq ans passé à Bercy. Un record sous la République.
En poste depuis juin 2007 au Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Emploi, Christine Lagarde, qui a fait une partie de ses études au Havre (elle est propriétaire d’une demeure à Hautot-le-Vatois), a été reconduite à Bercy suite au dernier remaniement ministériel.
Elle sera sans aucun doute maintenue à ce poste jusqu’à la fin du mandat présidentiel : au total, Christine Lagarde aura donc assumé pendant cinq ans les responsabilités d’un des plus gros portefeuilles de la République.
Une exception ? Oui, historiquement, puisque jusqu’à aujourd’hui, c’est Valéry Giscard d’Estaing qui avait effectué le plus long séjour à la tête de ce ministère, soit un peu plus de trois ans. C’était sous le gouvernement Pompidou placé sous l’autorité du président de la République Charles de Gaulle.
2. Autorité
Outre qu’elle incarne un gage de continuité, de stabilité et de durabilité à la tête d’un ministère qui exige une vision à long terme, elle a su s’imposer auprès de Nicolas Sarkozy comme une valeur sûre, sentiment qui s’est sans doute renforcé avec l’impact de la crise économique et financière dont elle a su gérer les aléas, bien qu’on lui ait souvent reproché un optimisme surfait, voire béat.
Sa franchise, qui s’est traduite au début de son ministère par quelques maladresses verbales, notamment lorsqu’elle avait parlé d’un plan de rigueur ou quand elle avait, au moment du choc pétrolier, suggéré aux français d’utiliser la bicyclette, a récemment renforcé son statut de femme d’autorité et de principe : sur une chaîne américaine, elle n’avait pas hésité à affirmer qu’elle appréciait le fait que, dans le monde des affaires économiques et financières, les femmes « projettent moins de libido et de testostérone » que les hommes.
3. Stature
Sans aucun doute, Christine Lagarde qui excipe d’une longue expérience professionnelle aux Etats-Unis (en tant qu’avocate) et d’une très bonne connaissance de la culture britannique (elle maîtrise parfaitement l’anglais), s’est forgée une vrai stature internationale, un atout de taille à l’heure où vont débuter les complexes et décisives négociations de la présidence française au G20.
Dernièrement, le magazine américain Forbes l’a désignée comme la 43ème femme la plus puissante du monde, troisième Française derrière la patronne d’Areva Anne Lauvergeon (24e) et l’épouse du président de la République Carla Bruni-Sarkozy (35e).
En 2009, le quotidien Financial Times l’avait consacrée, au plus fort de la crise économique, comme la meilleure ministre des Finances européen.
En France, les sondages lui prêtent depuis longtemps une popularité supérieure à la quasi-totalité des membres du dernier gouvernement Fillon.
4. Parcours
Rappelons que Christine Lagarde, 53 ans, est titulaire d’un diplôme délivré par l’Institut d’études politiques de Paris.
Elle dispose aussi d’un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) de droit social et d’une maîtrise d’anglais. Christine Lagarde n’est jamais passée par l’Ecole Nationale de l’Administration (ENA).
Au Havre, elle avait étudié au lycée François-Ier et au lycée Claude Monet, époque où elle était aussi devenue championne de natation synchronisée (médaille de bronze).
C’est en 2005 qu’elle quitte les Etats-Unis où elle exerçait la profession d’avocate au sein du cabinet d’avocats Baker & McKenzie, pour prendre en charge le ministère déléguée au commerce extérieur dans le gouvernement de Dominique de Villepin.
Après l’élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007, elle hérite du ministère de l’Agriculture pendant un mois avant d’être nommée, dans le cadre du premier remaniement ministériel opéré après les élections législatives, Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Emploi.