L’élu de 46 ans, successeur d’Antoine Rufenacht en 2010, quitte la Mairie du Havre pour Matignon où le nouveau président de la république Emmanuel Macron l’a nommé cet après-midi.
Lorsqu’Alain Juppé est sorti laminé des primaires de la droite, il avait cru voir son destin national lui échapper. Finalement, les chemins imprévus traversés par la campagne présidentielle l’ont remis en selle à la dernière minute alors qu’il paraissait en bout de course : Edouard Philippe, 46 ans, maire du Havre et président de sa communauté d’agglomération depuis 2010, devient le premier ministre d’Emmanuel Macron élu le 7 mai dernier à l’Elysée. Cette nomination était pressentie depuis plusieurs jours, tant la personnalité et le positionnement central d’Edouard Philippe semblait coller au projet d’En Marche.
Militant au parti socialiste durant sa jeunesse où sa sensibilité réformiste s’est aiguisée au contact de Michel Rocard, ce natif de Rouen, formé à Sciences Po puis à l’ENA, s’était réorienté à droite après la débâcle de Jacques Chirac aux législatives de 1997. Cinq ans plus tard, il participe à la création de l’UMP qui devait servir de tremplin à la réélection du président de la République face à Jean-Marie Le Pen. A la même époque, à 31 ans, il entre dans l’équipe municipale du maire du Havre Antoine Rufenacht qui dirige alors la campagne de Jacques Chirac. Il succède à son Mentor en 2010 et se voit confirmer dans ce fauteuil en 2014. Il s’apprête alors à soutenir Alain Juppé, annoncé comme le grand favori des primaires de son parti. La déroute de son candidat l’amène à prendre ses distances avec le vainqueur du scrutin François Fillon, investi par Les Républicains pour mener la bataille de la présidentielle. Il finit par s’en désolidariser complètement après l’annonce de sa mise en examen le 16 mars dernier.
En nommant Edouard Philippe premier ministre, Emmanuel Macron se donne des gages très clairs à droite dont il compte séduire la frange juppéiste en vue des élections législatives des 11 et 18 juin prochains.