La raffinerie normande va entrer en phase de liquidation le 5 novembre 2012 si aucune offre de reprise viable n’est déposée d’ici là. Ainsi vient d’en décider le tribunal de commerce de Rouen.
Petroplus, c’est fini. Ou presque. Pour les 470 employés du site, la décision des juges du tribunal de commerce de Rouen sonne comme une fin de match. Par K-O.
La raffinerie de Petit-Couronne, mise en stand by début 2012 suite à la faillite de sa maison-mère, le groupe suisse Petroplus, vient d’être placée en liquidation judiciaire, avec une poursuite d’activité jusqu’au 5 novembre 2012, un délai très mince que les syndicats et les pouvoirs publics souhaitent pourtant mettre à profit pour dénicher un repreneur viable. Mais très peu d’espoir est permis.
Les deux candidats à la reprise n’ont pas convaincu
Car les dossiers présentés par les deux seuls candidats à la reprise, la société arabe NetOil, et celle de Hong Kong Alafandi Petroleum Group n’ont pas convaincu les juges, malgré des annonces d’investissement qui semblaient prometteuses.
Le premier souhaitait injecter 450 millions d’euros à Petit-Couronne où il s’engageait, en plus, à maintenir les emplois. Mais la réputation de son leader, l’homme d’affaires Roger Tamraz, a pesé sur la crédibilité du projet. Les réelles capacités du second suscitaient encore davantage de doutes, en raison de la structure même de sa société, un maillon jugé trop faible dans la puissante nébuleuse du marché mondial pétrolier.
A l’arrivée tout le monde est perdant : «Tout ce que j’ai demandé au tribunal, c’est de nous laisser un chance en évitant ce processus de liquidation » a témoigné, à la sortie de l’audience, le porte-parole de l’intersyndicale (CGT-CFDT-CFE-CGC), avant de lâcher, amer : « On va nous tuer. C’est anomal et injuste ».
Crise du secteur du raffinage
En avril, l’activité a repris temporairement à Petit-Couronne en vertu d’un contrat passé avec Shell, ancien propriétaire du site. Ce redémarrage après six mois d’arrêt était jugé indispensable afin que l’outil reste viable et attractif pour un hypothétique repreneur.
Comment en est-on arrivé là ? Le secteur européen du raffinage est en crise depuis dix ans, en raison d’un décalage avec la demande, de gazole notamment.
Depuis deux ans, neuf sites ont fermé en Europe, dont quatre en France.