A quelques heures du délai fatidique fixé par le tribunal de commerce de Rouen, un fonds souverain libyen a fait part de son intérêt dans la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime).
Encore un rebondissement dans le dossier Petroplus ? La raffinerie, dont la liquidation judiciaire a été différé jusqu’à aujourd’hui (17 heures), conserve encore un mince espoir de sauvetage.
La solution pourrait venir d’un fonds souverain libyen qui, dans un courrier adressé aux juges, se dit prêt à investir dans le site, en sursis depuis la faillite sa maison-mère suisse.
Nouveau sursis accordé par les juges ?
Problème : un tel projet de reprise doit s’accompagner de plusieurs pièces qui font pour l’instant défaut. Les pouvoirs publics, par exemple, doivent donner leur aval.
En l’état, le calendrier judiciaire est donc beaucoup trop serré. « Je vais demander au tribunal de commerce de surseoir à statuer pour prendre le temps qu’il faut pour permettre à nos amis libyens d’éventuellement investir dans cette raffinerie » a déclaré ce matin le ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg, invité de RTL.
Un nouveau sursis devrait donc être accordé à la société Petroplus Raffinage Petit-Couronne (PPRC) qui gère le site normand. L’enjeu est de taille : 470 postes sont menacés. La symbolique est aussi très forte : la raffinerie a été ouverte au début des années 1930, au moment du boom pétrolier. Ella a longtemps été exploitée par Shell qui laissé les clés à Petroplus en 2008, une holding spécialisée dans le reprise des activités de raffinage.
Deux premières offres de reprise avortées
Fin 2011, le groupe annonçait se trouver dans l’incapacité à approvisionner Petit-Couronne en raison du blocage d’une ligne de crédit d’un montant d’un milliard de dollars.
Après une mise en sommeil en janvier 2012, l’activité a repris en avril sur le site normand à la faveur d’un contrat de processing temporaire passé avec Shell.
Entre temps, deux projets de reprise ont été déposés sur le bureau du tribunal de commerce de Rouen : celui de NetOil (Dubaï) et celui d’APG (Alafandi petroleum group). Mais aucun de ces deux plans de reprise n’a convaincu les juges.