Après l’espoir suscité par l’annonce d’un éventuel investissement libyen, l’incertitude plane à nouveau sur l’avenir de la raffinerie de Petit-Couronne : le ministre des Affaires Etrangères et député de Seine-Maritime Laurent Fabius a indiqué que le projet de reprise ne s’était « pas concrétisé ».
Retour à la case départ pour la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne ?
La piste libyenne qui s’est positionnée in extremis début novembre à quelques heures de la mise en liquidation, aurait déjà du plomb dans l’aile.
Fabius pessimiste, Montebourg laconique
Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, très présent sur ce dossier depuis des mois en sa qualité de député de Seine-Maritime, a affirmé que le projet d’accord avec le fonds Libyan investment authority (LIA) ne s’était « malheureusement pas concrétisé ».
L’idée de départ allait même au-delà du seul dossier Petroplus. Il s’agissait, pour faire simple, de conclure un partenariat franco-libyen qui se serait traduit par des apports réciproques sur des activités de raffinage et distribution en France. En contrepartie, la Lybie, deuxième producteur de pétrole brut en Afrique, aurait, par exemple, déployé en France un réseau de stations services Tamoil, enseigne qui appartient à la LIA.
« C’est dommage parce que l’idée qu’un pays comme la Libye qui produit beaucoup de pétrole puisse entrer dans un partenariat avec une raffinerie en France est une très bonne idée » a regretté l’ancien premier ministre.
Mardi, la LIA a démenti qu’un tel projet était en cours : « Les informations rapportées à ce propos ne sont pas justes et les médias n’ont pas pris la peine de les vérifier » écrivait le fonds souverain dans un communiqué transmis à une agence de presse libyenne.
Un accord de confidentialité entre Petroplus et LIA ?
Ce matin, alors que la piste libyenne pour Petroplus semblait scellée, le ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg a laissé entendre, très laconiquement, que tout n’était pas terminé, précisant que la LIA avait signé un contrat de confidentialité avec Petroplus, accord en vertu duquel les deux parties s’engagent à ne pas diffuser certaines des informations qu’elles seraient amenées à s’échanger.
Bref, à deux mois de la date limite fixée par le tribunal de commerce de Rouen pour le dépôt des offres de reprise, le flou demeure plus que jamais sur l’avenir de la raffinerie normande.
Rappelons que 470 salariés travaillent sur le site. Le 24 janvier dernier, à la suite de la faillite de sa maison-mère Petroplus, la raffinerie avait été placé en redressement judicaire. Aujourd’hui, le site est géré société Petroplus Raffinage Petit-Couronne (PPRC) assisté d’un administrateur judiciaire.
En octobre dernier, les juges ont prononcé la liquidation mais avec un nouveau sursis afin de laisser le temps à d’éventuels investisseurs de se positionner.
Deux dossiers, celui de NetOil (Dubaï) et celui d’Alafandi Petroleum Groupe (Hong Kong) n’avaient pas été retenus par le tribunal.