La filiale du groupe Suez, désignée pour reprendre l’usine Citron de Rogerville, va implanter une unité de production de vapeur et d’électricité. Elle ne conservera pas les anciens salariés.
C’est donc Sita, filiale de Suez Environnement, qui reprend les murs de Citron, ancienne usine de traitement de déchets spéciaux. Les murs, pas les hommes. Rien que les murs.
Sita se lancera sur place dans une nouvelle activité, la production de vapeur et d’électricité par des déchets de bois, venant de mobilier déclassé promis à la déchetterie. Ce qui représenterait 3,5 millions de tonnes annuelles, et des dizaines de millions d’euros investis. Cette énergie renouvelable sera ensuite vendue aux entreprises voisines, sur la zone industrialo-portuaire du Havre. Et ce projet pourrait voir le jour fin 2013.
2. « Ce site sera une première en France »
Philippe Leblanc, le directeur général de Sita Grand-Ouest, détaille : « Nous travaillons sur ce dossier depuis plusieurs mois en partenariat avec des acteurs locaux et la région Haute-Normandie. C’est un investissement important de l’ordre d’une dizaine de millions d’euros. A terme, nous devrions créer 110 emplois. L’activité nécessitera des compétences en matière thermique. Si d’anciens salariés veulent postuler chez nous dans le futur, nous en serons ravis. Ce site sera une première en France car ce type de production d’énergie renouvelable existe surtout dans les pays d’Europe du Nord. »
3. « Sept seulement ont retrouvé du travail en CDI… »
Pas de quoi rassurer Michel Walosik, responsable de l’union locale CFE-CGC : « Nous allons demander au représentant de l’Etat que les salariés de Citron soient prioritaires à l’emploi. A l’heure actuelle, nous sommes en contrat de transition professionnelle. Il existe une cellule de reclassement. Un état des lieux doit être dressé le 10 juin. Sur les 110 salariés qui ont été licenciés, sept seulement ont retrouvé du travail en CDI… »
Rappelons que Citron avait été victime de multiples incidents de fonctionnement depuis 1999, avant que, au moment de sa liquidation, deux de ses dirigeants soient mis en examen notamment pour mise en danger de la vie d’autrui, harcèlement moral ainsi que faux et usage de faux. Et placés sous contrôle judiciaire. En mars 2011, l’Etat entreprenait un travail de dépollution du site (sources : AFP et Paris-Normandie).