Tout le bassin rouennais suit avec une extrême précision le dossier relatif à la reprise éventuelle du quotidien Paris-Normandie. En effet, depuis le début de l’année 2012, et plus précisément depuis le mois de février, le quotidien est en redressement judiciaire, au grand dam des salariés de l’entreprise.
L’histoire du quotidien Paris-Normandie
Ce quotidien cher aux habitants de Rouen a été fondé en 1944. Alors que le siège se trouvait historiquement à Rouen, il a été récemment transféré il y a 6 ans à Déville-lès-Rouen. Sa zone de diffusion s’étend sur le département de la Haute-Normandie et sur la partie Ouest de l’Ile-de-France. Alors que pendant une trentaine d’années, le quotidien était indépendant, il a été absorbé dans les années 70 par le groupe qui s’est récemment rebaptisé GHM, à savoir Groupe Hersant Média.
Ce quotidien qui fait partie du patrimoine local a notamment été connu pour son concours nommé « Poustiquet » dans les années 50, ce qui lui a valu une belle dynamique pendant de nombreuses années. Toutefois, une lente dégringolade s’est initiée jusqu’en 2005, lors d’un plan social d’envergure. Malgré cela et le lancement d’une édition web, le Paris-Normandie ne s’est toujours pas relevé, ce qui explique sa situation économique actuelle. A noter que Jean Allard ou encore Pierre-René Wolf furent les directeurs emblématiques du quotidien. Alors qu’en 1993, plus de 115 000 exemplaires étaient vendus, il n’y en avait plus que 55 000 en 2011. Nul ne doute qu’internet a, en partie, eu raison de ce quotidien local.
3 repreneurs potentiels au mois de mai 2012
Suite à cette situation de redressement judiciaire, 3 repreneurs se sont manifestés pour reprendre le Paris-Normandie. La première offre était celle du duo Huertas/Ellie qui possédaient notamment le « Dauphiné libéré ». Toutefois, 85 postes devaient être supprimés.La deuxième était l’œuvre de Jean-Charles Bourdier, un ancien du « Républicain Lorrain », elle comprenait un axe web fort mais aussi la suppression de 120 emplois. Enfin, la troisième offre est celle du belge Rossel qui prévoit également 120 postes en moins, et, la constitution d’un partenariat avec le groupe actuel, à savoir GHM. Alors que la période d’observation va s’achever le 21 juin, les syndicats sont sur le qui-vive car 365 emplois sont concernés.
Début juin, plus qu’une seule offre
Cela étant, un nouveau coup de théâtre a eu lieu au début du mois de mai. En effet, deux repreneurs potentiels se sont désistés, à savoir le belge Rossel et Jean-Charles Bourdier. A ce jour, l’unique proposition est donc celle du duo composé de Denis Huertas et Xavier Ellie. Il ne reste plus que 2 semaines au tribunal de commerce du Havre pour prendre une décision au sujet de la reprise ou non du quotidien Paris-Normandie. Selon les experts locaux, la pluralité des médias dans la région est à sauvegarder, tout comme les emplois liés, aussi, une réunion est prévue devant le ministère du Travail à Paris afin de faire bouger les choses au niveau étatique.